ENTREVUE | Philippe Jaroussky

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« Chanter en contre-ténor, ce n'est pas chanter comme une femme. » - Philippe Jaroussky

Philipppe Jaroussky
Photo : France musique

ENTREVUE AVEC PHILIPPE JAROUSSKY

 

Extrait tiré de France musique

« Il a fallu beaucoup d'années pour étoffer ma voix, lui donner de la rondeur »

Philippe Jaroussky fête ses 20 ans de carrière ! Il commence le violon à 11 ans, puis s’attelle à l’apprentissage du piano. Ce n’est qu’à 18 ans qu’il débute le travail de sa voix ; il choisit d’étudier avec Nicole Fallien, le professeur du contre-ténor Fabrice di Falco. En 2001, il obtient son diplôme de chant au Conservatoire National Régional de Paris, département musique ancienne, avec les félicitations du jury.

Le répertoire de Philippe Jaroussky couvre l’ensemble des styles du baroque : Monteverdi, Rossi, Haendel, Vivaldi… Le contre-ténor a également exploré les mélodies françaises, et ne néglige pas la musique contemporaine : en 2012, il a créé à Metz le rôle-titre de Caravaggio, un opéra de Suzanne Giraud. Il se produit dans de nombreuses salles de concert et à l’occasion de festivals avec les meilleures formations baroques, comme les Arts Florissants (William Christie), les Musiciens du Louvre Grenoble (Marc Minkowski), le Concert d’Astrée (Emmanuelle Haïm), ou encore l’ensemble Matheus (Jean-Christophe Spinosi).

En 2002, Philippe Jaroussky a fondé l’ensemble Artaserse, qui se produit partout en Europe.

Comment la voix de Philippe Jaroussky a-t-elle évolué en 20 ans de carrière ? 

« Chanter en contre-ténor, ce n'est pas chanter comme une femme. » - Philippe Jaroussky

 

Des débuts fulgurants

Philippe Jaroussky commence tard l'apprentissage du chant, mais sa carrière démarre, elle, de manière fulgurante. Ainsi, à l'âge de 20-21 ans, il se produit déjà sur les grandes scènes d'opéra. Il connaît ensuite quelques années difficiles car sa voix est « très agile, très aiguë mais très petite au début ». C'est par un travail intensif qu'il a pu ensuite l'étoffer, lui « donner de la rondeur, comme un bon vin ».

Progresser, toujours

Philippe Jaroussky travaille perpétuellement sa voix et cherche à la faire progresser, « sinon je m'ennuie » dit-il.  Son goût pour la virtuosité fait de lui un contre-ténor à part. Néanmoins, cette « pyrotechnie » n'exclut pas la nécessité de posséder une capacité d'interprétation dramatique, y compris pour un contre-ténor.

Les aléas de la voix

Pour un chanteur lyrique, la fragilité de la voix est une source de stress continue : la pression d'avant-concert, les voyages, l'air conditionné, le fait de changer constamment de salle de concert... Tout cela peut affaiblir la voix. Il faut ainsi arriver à la nourrir d'autres expériences et de ne pas dépendre seulement de ses capacités vocales.

Et après ? 

Philippe Jaroussky se pose la question d'une future reconversion : « C'est toujours très difficile de s'arrêter quand on a passé une vie à chanter ». Il se projette notamment dans la direction musicale d'autres chanteurs. Le contre-ténor a ouvert l'Académie Musicale de Philippe Jaroussky avec la ferme volonté de démocratiser l'accès à la musique classique, que ce soit en formant des enfants musiciens ou en aidant les jeunes professionnels à se perfectionner.

 

https://www.francemusique.fr/opera/video-philippe-jaroussky-il-a-fallu-beaucoup-d-annees-pour-etoffer-ma-voix-lui-donner-de-la-rondeur-70730

 

 

 

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